Le bilan pré-opératoire est une étape nécessaire avant toute chirurgie bariatrique. Chaque patient doit bénéficier d’une évaluation complète dans de nombreux domaines pour assurer le choix de la chirurgie et éliminer tout risque de complications.
Il a pour objectif de rechercher les différents désordres hormonaux qui peuvent être responsables de l’obésité ou sa conséquence. Cela nécessite un examen clinique par un médecin spécialisé et des bilans sanguins plus ou moins complexes selon les patients.
Ces analyses sanguines sont essentielles pour évaluer la fonction rénale et hépatique, vérifier l’équilibre électrolytique, contrôler le profil lipidique, détecter les anomalies hormonales et vérifier l’état nutritionnel. Les niveaux de créatinine et de transaminases sont mesurés pour détecter d’éventuelles insuffisances. Le dosage de sodium, potassium, calcium et magnésium permet de prévenir les déséquilibres électrolytiques. Les niveaux de cholestérol total, LDL, HDL et triglycérides fournissent des informations sur les risques cardiovasculaires. L’analyse de TSH, cortisol et autres hormones évalue le fonctionnement endocrinien, tandis que les taux de fer, de vitamine D, de vitamine B12 et de folates sont cruciaux pour détecter des carences nutritionnelles.
Un examen urinaire aide à détecter des infections urinaires et à évaluer la fonction rénale. En complément des analyses sanguines, cet examen permet de vérifier l’absence de protéines ou de glucose dans l’urine, contribuant ainsi à une évaluation complète de l’état de santé du patient.
Une consultation avec un diététicien permet d’évaluer les habitudes alimentaires du patient et son état nutritionnel. Le diététicien comprend en détail le régime alimentaire du patient pour planifier les modifications post-opératoires nécessaires et identifier les déficiences nutritionnelles, proposant des suppléments adaptés si nécessaire.
Souvent « craint » par les patients, il est pourtant crucial. Un psychologue évalue l’état émotionnel et la motivation du patient, l’intervention demandant un engagement à long terme et des changements de mode de vie importants. Un soutien continu est offert pour aider à surmonter les défis psychologiques avant et après l’intervention
Celui qui ne cherche pas à corriger ses troubles du comportement alimentaire a de fortes chances de reprendre beaucoup de poids quelques années après sa chirurgie.
Un bilan médical général est réalisé par un médecin généraliste pour évaluer les comorbidités telles que le diabète, l’hypertension et l’apnée du sommeil. Un examen physique complet est effectué, vérifiant le poids, l’indice de masse corporelle (IMC), la tension artérielle et d’autres paramètres vitaux. Il faudra notamment réaliser un bilan dentaire chez le dentiste. De plus, le suivi gynécologique des patientes de plus de 50 ans doit être systématique. Chez les femmes réglées, il est conseillé d’avoir une contraception systématique pendant 18 mois après une chirurgie de l’obésité.
Elle est réalisée pour rechercher une éventuelle lithiase vésiculaire (calculs de la vésicule biliaire) et une surcharge graisseuse du foie qu’on appelle « stéatose hépatique ».
Les calculs de la vésicule biliaire sont très fréquents chez le patient obèse (20%) et peuvent conduire à la réalisation d’une ablation de la vésicule biliaire ou cholécystectomie. La stéatose hépatique est responsable au bout de nombreuses années de l’apparition d’une cirrhose du foie. L’amaigrissement permet la régression de cette stéatose hépatique.
Elle consiste à faire boire un produit radio opaque à un patient et à suivre au cours d’une radiographie le passage du produit dans l’estomac. Il permet de dépister certaine hernie hiatale et n’ai pas un examen systématique en pré opératoir
Il s’agit de rechercher des maladies qui pourraient rendre dangereuse la chirurgie bariatrique ou qui vont nous conduire à exclure certaines techniques chirurgicales.
Le gastroentérologue réalisera une fibroscopie gastrique à la recherche de maladies gastriques pouvant rendre impossibles certaines techniques chirurgicales et fera des biopsies de l’estomac à la recherche d’une infection à Helicobacter Pylori.
L’infection à Hélicobacter pylori devra être traitée en pré opératoire pendant 15 j par des antibiotiques et des médicaments anti-acides et un contrôle de la destruction de cette bactérie sera réalisé un mois après l’arrêt du traitement par un test respiratoire appelé « breath test ».
L’hélicobacter Pylori est une bactérie qui ne donne pas d’infection mais qui favorise l’apparition des ulcères gastro-duodénaux et probablement des cancers gastriques.
Le bilan respiratoire va chercher à évaluer la respiration la journée et la nuit. Ce sont les Épreuves Fonctionnelles Respiratoires (EFR) et les gaz du sang qui évaluent la fonction respiratoire normale de jour.
La polysomnographie qui enregistre la respiration au cours du sommeil va rechercher l’existence d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
Ce syndrome est caractérisé par des pauses respiratoires nocturnes nombreuses qui sont responsables d’une mauvaise oxygénation du corps la nuit et notamment du cerveau. Il en résulte pour les patients des phases de somnolence la journée, liées au fait que le cerveau ne peut pas se reposer suffisamment la nuit. Le cœur peut également manquer d’oxygène la nuit. Cela peut être dangereux pour les patients « cardiaques ».
On doit être traité en préopératoire par un masque respiratoire qui se branche la nuit et qui évite les apnées prolongées.
Le bilan cardiologique est systématique en préopératoire et sera réalisé par un cardiologue qui choisira les examens à réaliser en fonction des patients et de leurs facteurs de risque cardiovasculaires.
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