Quelle est l’importance du bilan psychologique avant une opération bariatrique ?

La chirurgie bariatrique rassemble un ensemble d'interventions chirurgicales visant à traiter les cas d'obésité sévère et morbide. Les principales techniques employées sont l'anneau gastrique, le sleeve gastrectomie et le bypass gastrique. Toutes trois ont pour objectif de provoquer une diminution de la quantité de nourriture ingérée par le patient. Le bypass ajoute à cet élément celui d'une malabsorption, qui aboutit à une réduction de la part assimilable par l'organisme de ces aliments. Il s'agit dans tous les cas d'interventions à risques qui ne peuvent être envisagées sans la réalisation préalable d'une vaste évaluation préopératoire. Le bilan psychologique est un moment essentiel de ce temps préopératoire.

Dans quels cas une opération bariatrique est-elle proposée ?

Les opérations bariatriques sont des interventions relativement lourdes, qui peuvent impliquer des complications significatives et appellent un suivi nutritionnel à long terme. Elles constituent à ce titre une solution de dernier recours et sont réservées aux patients qui :

• Sont atteints soit d'une obésité morbide, définie par un indice de masse corporel (IMC) supérieur ou égal à 40 kg/m2, soit d'une obésité sévère (IMC égal ou supérieur à 35 kg/m2) associée à des comorbidités ;
• Et qui ont tenté, sans résultat, de perdre du poids par d'autres moyens (régimes amaigrissants, médicamentation, suivi nutritionnel).

L'âge est également un critère déterminant l'éligibilité du patient à une intervention bariatrique. Il n'existe toutefois pas de règle stricte sur ce point, bien qu'être dans la fourchette des 18-60 ans soit généralement donné, à titre indicatif donc, comme préférable. Le Dr Servajean procède au cas par cas, en fonction notamment des résultats de l'évaluation préopératoire.

Pourquoi un bilan psychologique est-il nécessaire avant une opération bariatrique ?

Il n'est pas rare que les patients atteints d'obésité sévère ou morbide souffrent également d'un trouble du comportement alimentaire (TCA), comme la boulimie. L'identification d'un tel trouble est essentielle : elle permet d'effectuer un travail psychologique en amont de l'opération en vue de le corriger. A ce titre, un suivi psychologique peut être mis en place pour les patients les plus fragiles. Statistiquement, on observe que les personnes n'ayant pas corrigé un TCA dont elles étaient atteintes avant l'intervention présentent un risque plus élevé de reprendre beaucoup de poids quelques années plus tard. Grâce au bilan psychologique préopératoire, l'équipe médicale peut donc mieux adapter sa prise en charge, ce qui favorise le maintien des bienfaits du traitement à moyen et long terme.

Le suivi psychologique doit-il continuer après la chirurgie bariatrique ?

Une intervention bariatrique entraîne un véritable bouleversement des comportements alimentaires chez le patient, qui fait face à des exigences alimentaires parfois difficiles à mettre en œuvre et source d'épreuves physiques particulières (typiquement, des vomissements répétés lors des premiers mois suivant l'intervention). Il peut aussi se trouver confronté à des réactions négatives de la part de son entourage, réactions qui parfois font naître ou réveillent des conflits conjugaux, familiaux ou amicaux. Plus simplement, l'importante fatigue inhérente à l'opération et à ses suites peut finir par peser sur le moral et engendrer un véritable cercle vicieux émotionnel. Pour toutes ces raisons, il est important que certains patients bénéficient d'un suivi psychologique après l'opération, en particulier ceux chez qui un TCA avait été identifié lors du bilan préopératoire. Cette décision est prise au cas par cas par l'ensemble de l'équipe médicale intervenante, mais peut aussi découler d'une demande du patient.